Notre gestion responsable des résidus miniers et stériles

L’activité minière nécessite l’extraction, en plus du minerai, d’une part substantielle de roche stérile. Assurer une gestion responsable et sécuritaire de ces déchets miniers répond à un enjeu environnemental de première importance.

En 2018, le Groupe a choisi de renforcer sa dynamique de meilleure valorisation des ressources minières au travers de la formalisation d’un nouveau plan d’action économie circulaire. L’objectif visé est de valoriser au travers d’une batterie d’actions innovantes, sur la période 2019-2023, plus de 2 millions de tonnes de matériaux considérés jusqu’à cette date comme des résidus ou des stériles. Quatre projets ont été lancés pour contribuer à cet objectif. Trois d’entre eux ont déjà produit des résultats en termes de tonnes valorisées. 

 

Seuls la mine de Comilog (Gabon) et les sites miniers de Tiébaghi et Népoui (Nouvelle-Calédonie) produisent des quantités significatives de résidus miniers issus d’étapes de concentration par des procédés mécaniques. Ces résidus sont stables chimiquement et ne constituent pas des déchets dangereux pour l’environnement. En Nouvelle-Calédonie, les résidus des usines de traitement sont, par ailleurs, valorisés commercialement comme des coproduits miniers. Les caractéristiques des faibles quantités de résidus produits au Sénégal autorisent leur retour au milieu naturel lors de la reconstitution de la dune. La question de la sécurité des ouvrages de gestion des résidus ne se pose donc que pour la mine de Comilog au Gabon. 

 

Parmi ces actions d’amélioration, le Groupe a formalisé en 2020 une nouvelle procédure dédiée « Gestion des ouvrages de stockage de résidus ». Cette procédure reprend les fondamentaux des exigences de la « Norme industrielle mondiale pour la gestion des résidus miniers » publiée en collaboration par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP) et par l’International Council of Mines and Metals (ICMM) en 2020. Au-delà des exigences de gouvernance de cette norme, la procédure précise également un certain nombre de critères de conception issus des référentiels ICOLD/ANCOLD. Le but de la procédure est d’uniformiser, pour toutes les opérations, l’analyse de risques et les critères minimaux de conception associés. Bien entendu, les spécifications réglementaires régionales, si elles sont plus contraignantes, seront privilégiées. Eramet s’inscrit ainsi dans les initiatives mondiales visant à renforcer la sécurité des ouvrages de gestion des résidus par l’industrie minière. Dans cette optique également, Eramet participe à l’initiative lancée par The Church of England Pension Board visant à améliorer la transparence des reporting sur ce sujet sensible. 

Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie, l’extraction du nickel implique la manipulation d’un fort volume de stériles (c’est-à-dire de matériaux naturels sans valeur économique). Savoir stocker ces matériaux dans des ouvrages appropriés et les revégétaliser constitue un défi historique pour l’entreprise. Au fil des décennies, la SLN a donc mis au point diverses solutions pour limiter au maximum l’érosion, ainsi que l’impact sur l’écosystème et les paysages. A savoir principalement :

Ainsi, en Nouvelle-Calédonie, SLN a construit des laveries (usines de traitement des minerais) qui permettent de concentrer le minerai, sans ajout de produit chimique. Celles-ci permettent de valoriser des minerais considérés initialement comme marginaux, et ainsi de prolonger la durée de vie des gisements de manière significative tout en réduisant l’impact environnemental final. Le minerai concentré produit par ces laveries est valorisé soit à l’usine de Doniambo (Nouvelle-Calédonie), soit à l’export dans d’autres usines de clients, en fonction de sa teneur. 

Par leur stabilité, ces ouvrages garantissent la sécurité à long terme des résidus stockés, même en cas de pluies cycloniques. En outre, les équipes de la SLN en assurent une surveillance continue et des spécialistes externes réalisent régulièrement des audits pour vérifier leur état. Exploités directement ou en sous-traitance, l’ensemble des verses à stériles respectent des modalités de construction et de dimensionnement identiques (rassemblées au sein d’un guide technique publié par la SLN, remis en jour en 2012).

Une installation avec une technologie nouvelle de tri- optique a été mise en place sur le site minier de Népoui (Nouvelle-Calédonie). Celle-ci permet de trier plus finement des résidus considérés jusqu’ici comme stériles. Installée en cours d’année, cette innovation a permis de valoriser 33 000 tonnes de résidus. 

Construite quand l’opération est techniquement possible, celles-ci ont pour effet de réduire au minimum le défrichement et favorisent la réhabilitation des sites.

Enfin, dans le cadre du développement des exports de minerais à faible teneur, SLN (Nouvelle-Calédonie) a pu valoriser 660 000 tonnes de minerais qui avaient été stockés « en bon père de famille » en verses dans l’attente de trouver un jour une valorisation possible. C’est une valorisation qui se fait donc sans impact environnemental supplémentaire lié à l’extraction. 

Gabon

Au Gabon, les résidus de la mine sont des fractions argileuses du minerai, obtenues par un procédé de séparation physique par lavage à l’eau, sans ajout de produits chimiques. Les tests de lixiviation ont permis d’attester le caractère inerte de ces résidus.Ces résidus sont stockés dans 11 bassins (dont 10 sont inactifs), constitués par des digues fermées d’une hauteur maximale de 16 mètres, et d’un volume compris entre 1 et 1,5 million de m3. Ces ouvrages ne sont pas rehaussés : un nouvel ouvrage est construit tous les 18 à 24 mois.

L’usine d’enrichissement CIM (Gabon) dispose également d’une digue qui permet de stocker les deux types de résidus non dangereux associés à l’usine : des sables (granulométrie entre 1 et 20 mm) et les fractions plus fines du minerai (< 1 mm), sous forme de boues. Les fractions grossières sont utilisées pour conforter de manière continue ses murs extérieurs (méthode aval, downstream). La digue et le confortement, d’une largeur combinée de 100 mètres et de 30 mètres de hauteur, contient 3,6 millions de m3 de boues. 

Marietta

L’usine métallurgique de Marietta, aux États-Unis, dispose également d’une digue à résidus.  Y sont entreposés des résidus d’activités industrielles désormais arrêtées, mais encore opérés par Eramet. D’une hauteur de 35 mètres, le barrage en contient 4,3 millions m3. L’ouvrage est régulièrement contrôlé par l’Ohio Department of Natural Resources. Le dernier audit a été réalisé en 2018.

Sénégal

Un flux d’ilménite initialement considéré à GCO (Sénégal) comme un résidu a pu être valorisé en créant un nouveau produit commercial dénommé Ilménite 56. 61 000 tonnes de ce produit ont été valorisées depuis 2019. 

Des résidus miniers non-dangereux

Point important : les résidus miniers produits dans les installations de concentration des minerais sur mine au Gabon ou sur les sites de Népoui et Tiébaghi en Nouvelle-Calédonie, sont chimiquement stables. Autrement dit, ce ne sont pas des déchets dangereux au sens des règlementations françaises.  Ce sont des sols naturels fins qui ont été séparés des minerais plus grossiers par procédés de lavage mécanique sans ajouts de produits chimiques d’attaque.

Il est à noter également que tous les efforts sont faits pour re-circuler l’eau de lavage lorsque c’est possible afin de minimiser les prélèvements et le rejet dans l’environnement.